Pierre Pujos est agriculteur dans le Gers, sur plus de 200 ha en grandes cultures et élevage de petits ruminants (ovins et caprins). Avec la répétition des sècheresses et l’évolution du climat, il a dû arrêter certaines cultures comme le soja, le sarrasin et le tournesol. Dans cette vidéo, les points suivants sont abordés :
- Vers l’agriculture biologique de conservation des sols
- L’agroforesterie : objectifs et design de plantation
- Problématiques rencontrées
- Financements et accompagnement
Vers l’agriculture biologique de conservation des sols
Pierre Pujos a aujourd’hui une majorité de cultures d’hiver, hormis les cultures de lentille, lin et pois chiches. Il tend vers l’agriculture de conservation des sols, c’est-à-dire un minimum de travail du sol et une couverture permanente de ses sols. Grâce à ces techniques, il a pu améliorer le taux de matière organique de ses sols. Aujourd’hui, il est en moyenne de 2,5% de matière organique, alors que les fermes alentour son plutôt à 1%. Il est en agriculture biologique et n’arrive pas à faire du semis direct intégral mais fait des essais chaque année pour tendre vers l’agriculture biologique de conservation des sols.
Agroforesterie : objectifs et design de plantation
Son objectif est de rendre son système plus résilient face aux divers évènements climatiques extrêmes en agradant son sol et en augmentant la biodiversité. Cela passe pour lui par l’agroforesterie : les haies qui entourent les parcelles ont été replantées ou régénérées, et il a planté des arbres intraparcellaires sur 11 ha. L’un de ses objectifs premiers était la réduction de l’érosion des sols, qui est très forte dans ce département. En moyenne, la taille de ses parcelles est de 5 à 6 ha, ce qui est bien inférieur à la moyenne du département.
Pierre Pujos a un élevage de petits ruminants en plein air intégral, et ses animaux profitent de l’ombre et de l’effet brise-vent apporté par les arbres.
Il a réalisé 2 grosses plantations en 2008 et 2014, avec plus de 10 espèces d’arbres différentes en intraparcellaire, adaptées au sol et à la topographie. On peut y voir du merisier, noyer, cormier, sorbier, poirier, frêne, tilleul, chêne vert, érable. L’idée serait à terme de valoriser ces arbres en bois d’œuvre. Il y passe 2h /ha /an pour la taille des arbres, avec pour objectif de monter des futs à 5 mètres de haut. La densité est de 52 pieds / ha, avec une distance de 7 à 8 mètres entre les arbres.
Problématiques rencontrées
Les arbres sont assez espacés et isolés et donc exposés aux vents. Cela rend difficile le fait de les monter en futs. Au cours des années passées, plusieurs de ses arbres ont subi des casses de cimes à cause des rapaces, mais aussi du gel tardif. Par ailleurs, un nouveau problème commence à apparaitre : les frênes fructifient et se sèment dans les parcelles. Ainsi, cela rend plus difficile de tendre vers le non travail du sol.
Pierre Pujos a choisi de ne pas gérer l’enherbement sur la ligne d’arbre et a laissé l’enherbement naturel.
Il pense que dans quelques dizaines d’années, il sera impossible de produire dans le Gers dans les conditions actuelles de production. Cultiver sous les arbres sera peut-être la seule façon de continuer à produire dans ces zones-là.
Financement et accompagnement
Il s’est fait accompagner par des structures comme Arbre et Paysages 32 (AP32) ou l’AFAF (Association Française d‘Agroforesterie). AP32 monte le dossier pour l’obtention des financements (fonds européens type Feader). Plants et protections contre les cervidés ont été financés.
Pour voir la vidéo complète, c’est ici : https://youtu.be/XL938C6O9oI
Pour en savoir plus, par ici : http://agreau.fr/fermes/ferme-pierre-pujos/