Guillaume et Antoine Chédru présentent leur ferme en agriculture de conservation des sols, située en Seine-Maritime (76). Le labour a été supprimé sur la ferme en 1995, à la suite de fortes problématiques d’érosion, dues en plus du travail du sol aux précipitations, au type de sol et aux pentes présentes. Au départ, ils étaient parmi les premiers, et à contre-courant des institutions dans une région à forts potentiels de rendements et avec beaucoup de cultures industrielles. Ils indiquent que les groupes de travail formés pour travailler sur ces problématiques, comme le GIEE Sol en Caux, ont joué un rôle crucial.
Dans cette vidéo, ils abordent les points suivants :
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Le contexte de la ferme et historique avec l’arrêt du labour en 1995
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Le système cultural : assolement rotation et itinéraires techniques
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Les problèmes de compaction rencontrés en ACS avec la culture de la betterave notamment
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Le bilan azoté et les apports de matière organique sous forme de BRF
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Les couverts végétaux
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L’évolution économique, des charges de fuel, semences et matériel
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Les essais et expérimentations
Cultiver de la betterave en ACS
La compaction des sols est un enjeu majeur dans l’agriculture de conservation des sols. La culture industrielle de la betterave entraine de forts risques de tassement des sols. Favoriser une forte activité biologique est essentiel pour maintenir une bonne structure et une bonne porosité des sols. Ils constatent que cette vie du sol permet de « rattraper » les défauts causés par la culture de la betterave. Ils font également aujourd’hui des essais de betterave associée avec de l’avoine ou de l’orge.
Les couverts végétaux
L’objectif des couverts végétaux est de ne pas laisser le sol nu pendant l’hiver, afin de limiter l’érosion. Sur cette ferme, des couverts végétaux sont implantés depuis plus de 20 ans. Au départ, les couverts étaient uniquement composés de moutarde, aujourd’hui ils sont très diversifiés, avec autour de 8 espèces par couverts (trèfles, vesce, radis, féveroles, lupin, phacélie, pois, tournesol, avoine strigosa brésilienne). Ils sont semés en semis-direct dans les pailles avec un semoir à dents auto-construit, et détruits à l’aide d’un rolofaca, avec un passage de désherbant chimique si nécessaire.
Colza associé
Le colza est ici associé avec de la féverole. Deux modalités de colza associé sont présentées : une modalité en strip-till, et une modalité en semis-direct pur. La présence de plus de pailles dans la modalité semis-direct engendre une pression limace plus importante. Cependant, les années sèches, la modalité semis-direct est à favoriser car elle permet de maintenir une plus grande humidité dans le sol. Les années humides, on choisira plutôt la modalité strip till qui vient davantage casser les œufs de limaces et les galeries de campagnols.
Apport de matière organique : le BRF
Après le lin, tous les 5 ans, ils font un apport massif de BRF sur leurs parcelles. On observe que le BRF est vite digéré par la vie du sol. Cet apport a pour objectif d’agrader leur sol sur le long terme, en apportant du carbone pour nourrir les êtres vivants du sol.
Retrouvez plus d’infos dans la vidéo !
Ou sur le portrait écrit, juste ici : https://wiki.tripleperformance.fr/wiki/Ferme_de_Longueil