Semis-direct VS labour : 30 ans de comparaison, Wolfgang STURNY

 

Wolfgang-G STURNY, agronome allemand, nous présente ses travaux sur l’agriculture de conservation des sols.

Lors du travail du sol, on perd du carbone sous forme de gaz (CO2), mais aussi du carbone organique, c’est-à-dire du sol, par érosion hydrique. Cette érosion des sols cause la pollution des eaux.  Les conditions de pratique d’un labour jouent aussi sur l’érosion : si un labour est nécessaire, il est indispensable de le pratiquer de manière superficielle, sur un sol ressuyé.

W. Sturny montre la corrélation entre la matière organique et le taux d’azote dans les sols. Ainsi, augmenter son taux de MO permet de réduire ses apports azotés. Un bon taux de MO permet aussi une meilleure infiltration de l’eau.

Les premières conclusions du programme de surveillance du Canton de Berne sont que pour maintenir la fertilité des sols, il faut minimiser les interventions dans le sol, couvrir le sol en permanence et abaisser la pression sur le sol.

La température de surface d’un sol nu en été peut dépasser la température d’une route asphaltée. Il est donc indispensable de couvrir son sol pour le garder vivant.

Il présente le projet d’Oberacker en Allemagne : des essais de démonstration et de suivi long terme depuis 1994. L’expérimentation permettaient de comparer des parcelles avec labour et en semis-direct.

Les critères de choix des engrais verts sont les suivants : la concurrence avec les adventices, la fixation d’azote, l’ameublissement du sol en favorisant des plantes à racine pivotante, la réduction du glyphosate en favorisant des plantes gélives, la formation d’humus et enfin la mycorhization.

Différentes modalités de désherbage ont été essayées : glyphosate, gaz (« Electroherb »), broyage entre les rangs, roulage. La gestion du chiendent est abordée.

Le cycle de l’eau a aussi été suivi dans les différentes parcelles. Il y a toujours davantage d’humidité dans le sol des parcelles en semis-direct, et l’eau s’infiltre mieux dans le sol. Les mesures effectuées ont aussi montré que le nombre de vers de terre en semis direct est proche d’une parcelle en prairie permanente. Il y a aussi plus de mycorhizes dans le sol en semis-direct.

Les rendements du système avec labour sont meilleurs les 6 premières années, puis les rendements sont égaux voire légèrement meilleurs en semis-direct à partir de l’année 7.

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