L’occupation et la gestion des sols sont directement liées à la capacité de ceux-ci à pouvoir emmagasiner du carbone, soit temporairement dans la biomasse, soit plus durablement dans les sols. Les forêts, les plantations et les arbres champêtres, sont ainsi des puits potentiels de carbone. En agroforesterie, les arbres se distinguent par 2 aspects :
1. Leur enracinement est plus profond. En effet, du fait de l’environnement cultivé et de son relatif isolement, les racines des arbres agroforestiers descendent plus profondément dans les couches du sol que celles des arbres forestiers (Mulia and Dupraz 2006)
2. Les arbres agroforestiers poussent plus vite et produisent plus de biomasse. Les arbres agroforestiers sont des arbres de pleine lumière et bénéficient d’un environnement qu’il leur est favorable (fertilisation de la culture, faible concurrence entre eux, travail du sol) (Dupraz and Liagre 2008). A âge égal, ils produisent ainsi 3 fois plus de biomasse par arbre (Gavaland and Burnel 2005).
De ce fait les systèmes agroforestiers, outre leurs bénéfices environnementaux et productifs, représentent un outil intégré pour la séquestration de carbone en agriculture. L’accueil et l’intérêt que portent les agriculteurs et les collectivités locales à l’agroforesterie suggèrent que l’adoption de ce type de systèmes, en termes de surface en France et en Europe, pourrait représenter un moyen intéressant pour atteindre les objectifs de réduction d’émissions de GES pris par les Etats membres. D’autant plus que le carbone séquestré par les systèmes agroforestiers pourrait être acheté et échangé sur le marché européen du carbone.
Ce document présente :
(i) les mécanismes du marché du carbone européen et dans quelle mesure les quantités de carbone séquestrées par les systèmes agroforestiers pourraient y être intégrées
(ii) le potentiel de séquestration des systèmes agroforestiers en milieu tropical et tempéré
(iii) une évaluation prospective en termes de surfaces et de quantités de carbone en France et la contribution de l’agroforesterie aux efforts de réductions d’émissions de GES
Cliquez ici pour y avoir accès – attention, le document date de 2009 : certaines informations ne sont plus à jour