Berger sans terre : pâturage ovin de céréales et de couverts végétaux en Normandie

 

Dans cette vidéo, Dominique Fessart et Samuel Foubert nous racontent leur association pour le pâturage de céréales et de couverts végétaux en Normandie. Les points suivants sont abordés :

  • le fonctionnement de la collaboration

  • le pâturage de couvert végétaux

  • le pâturage de céréales

  • le pâturage de prairie avant retournement

  • le choix de la race de mouton

  • les investissements et équipements

Choix de la race de mouton

Samuel est berger sans terre, il a 120 brebis, principalement de race Roussin de la Hague et quelques Rava, qu’il fait pâturer sur les terres des agriculteurs du coin. Ce sont des races rustiques qui supportent d’être à l’extérieur toute l’année. Samuel pratique le pâturage tournant dynamique, avec une charge de 200 brebis à l’hectare, déplacées toutes les 24 à 48h.

Avantage pour le céréalier

Pour les céréaliers, le pâturage des couverts permet de réduire le temps de travail et la consommation de carburant, mais aussi constitue un apport azoté rapidement assimilable par les plantes. La matière organique est rendue au sol à la fois sous forme d’urine et d’excréments, mais aussi par la matière végétale piétinée non consommée par les brebis. Concernant le pâturage des céréales, il doit être fait au stade trois thalles de la culture et permet de ne plus faire le premier apport d’azote. De plus, selon les observations de Dominique, la céréale pâturée a une meilleure croissance et est en meilleure santé qu’une céréale non pâturée.

Fonctionnement et investissements nécessaires pour l’éleveur

Les investissements pour le berger sans terre sont détaillés (moutonnière, parc de tri mobile pour les pesées et cage de retournement, clôture).

Les accords entre l’éleveur et les céréaliers sont uniquement des accords oraux, il n’y a jamais de contrat. En général, la première année, le céréalier met à disposition une petite surface (moins de 2 ha), qui permet de tester et d’apprécier le résultat. Les années d’après, la surface est plus importante. Concernant les couvert végétaux, Samuel explique que ce sont d’abord souvent des couverts de moutarde qui sont mis à disposition, puis les céréaliers font des couverts plus diversifiés les années suivantes, après échange avec Samuel.

L’intérêt des couverts diversifiés

Pour l’éleveur, un couvert diversifié permet de varier l’alimentation des brebis, et de garantir la disponibilité du fourrage dans la durée. En effet, des couverts avec uniquement des plantes gélives comme la moutarde risquent de ne pas résister tout l’hiver, et donc de ne pas suffire pour l’alimentation du troupeau. D’autre part, pour les céréaliers, un couvert diversifié apporte différents bénéfices (décompactage et structuration du sol, apport de matière organique, apport d’azote, etc.).

 

Finalement, le système “sans terre” est peu coûteux mais aussi peu sécurisé, car l’éleveur ne sait pas d’une année sur l’autre ce qu’il va avoir à pâturer pour ses animaux.