Le pâturage tournant dynamique agroforestier, Mathieu Bessière et Alain Canet

 

Alain Canet et Mathieu Bessière se penchent sur un cas pratique de mise en place de pâturage tournant dynamique en agroforesterie dans une ferme en Corrèze. 

Pour suivre la formation complète, c’est par ici : https://formation.verdeterreprod.fr/courses/paturage-tournant-dynamique-agroforestier-enjeux-principes-conditionsdereussite 

Calcul des surfaces et conception des paddocks

La pluviométrie annuelle de cette région est entre 800 mm et 1200 mm, et certaines parcelles comprennent de la pente.Le calcul des surfaces des paddocks est expliqué, en fonction des contraintes de l’éleveur, et un découpage des parcelles est proposé. Lors du découpage en paddocks, il est important que l’herbe à l’intérieur d’un même paddock soit de la même qualité. En effet, si on a une hétérogénéité de qualité de l’herbe au sein de la parcelle, les animaux vont manger en priorité ce qu’ils aiment et on aura un risque de surpâturage d’une partie du paddock. Ainsi, il faut par exemple séparer les zones humides des zones sèches. La pente est aussi un critère important à prendre en compte dans la conception des parcelles. Dans chaque paddock, un point d’eau est nécessaire.

Pour garder un système d’élevage durable, il faut faire vieillir les prairies et les maintenir productives dans le temps (plus de 10 ans), mettre en place des techniques de pâturage qui permettent au sol de fonctionner, et planter des arbres notamment pour leur effet parasol et la faune auxiliaire.

Pourquoi y mettre des arbres ?

Les arbres peuvent aider à drainer l’eau et régler des problèmes de portance des sols.

Avec les périodes de sècheresse l’été, les arbres peuvent être une solution d’ombrage. Les arbres parasols peuvent ainsi permettre d’augmenter la productivité de l’herbe l’été, et donc d’augmenter la durée de pâturage. Ainsi, on peut éviter la mise en place d’une parcelle « parking » qui reçoit trop de bouses par rapport à ses besoins, ce qui cause de fortes pertes d’azote dans l’environnement et un défaut de fertilité sur d’autres parcelles, notamment les prairies de fauche.

Par ailleurs, à terme, dans un système d’élevage, la paille peut être remplacée par le bois déchiqueté, ou bois plaquettes.

Quel système agroforestier ?

Différents types de système agroforestier sont proposés :

  • Le pré-verger
  • La haie brise vent, qui va protéger sur 15 à 20 fois sa hauteur.
  • L’alignement intra-parcellaire, entre 2 paddocks. Une attention particulière doit être portée sur la protection des arbres contre les ruminants, les chevreuils et les lapins.
  • L’arbre têtard, ou la trogne.

Dans une prairie, on cherche à ce que les racines des arbres ne fassent pas concurrence aux racines des plantes de la prairie. La racine pivot de l’arbre doit donc aller en profondeur.

Et en pratique ?

La régénération naturelle est le fait de laisser les arbres qui poussent naturellement sur place et les protéger pour les maintenir et les aider à se développer.

Pour une plantation, il faut choisir les arbres les plus jeunes possibles, afin qu’ils se développent au mieux dans leur environnement « final ».

Alain Canet présente différents types d’arbres, comme le châtaignier, le murier blanc, etc …

Pour une plantation agroforestière, il souligne l’importance de se faire accompagner par une structure locale spécialisée.

 

Le cas projet envisagé peut être mis en place sur 3 ans. A terme, les arbres apportent une valeur écosystémique mais aussi une valeur réelle (fabrication de litière, bois d’œuvre, énergie, etc.). L’arbre coute moins cher à entretenir que ce qu’il rapporte !